NB : cet article apparaîtra dans le prochaine "Courrier du Kreiz-Breizh"
Les TAP ? ça TAPporte de nouvelles expériences à vivre !
ça TAPprend le b.a.-ba d’une multitude d’univers !
Chacun le sait, la rentrée scolaire 2014 a été une étape importante sur le Kreiz Breizh avec la mise en place des Temps d’Activités Périscolaires (TAP) sur l’ensemble des 17 écoles publiques du territoire. Cette toute jeune expérience a été le fruit d’un long travail préalable qui a permis de préciser les contours administratifs et pédagogiques de cette nouvelle aventure au niveau local.
Un contour administratif original :
Après plus d’une année de réflexion et de concertation notamment auprès des directeurs d’école et des parents d’élèves, les élus du territoire ont confié la mise en œuvre des TAP à la Communauté de communes afin d’assurer le recrutement des intervenants et la gestion du planning au niveau des écoles.
Cependant, l’ensemble des moyens mutualisés au niveau de la CCKB (rémunération des prestations TAP, frais kilométriques, achat de matériel) appartiennent, en bout de ligne, aux communes dotées d’école, puisqu’elles sont les seules compétentes et responsables de la mise en place des TAP.
Cette organisation a le mérite de préserver l’autonomie des communes tout en déléguant le rôle de coordination à la CCKB et illustre, de la manière la plus positive qui soit, ce que pourrait être une mutualisation plus générale des moyens communaux et intercommunaux.
Ce schéma de mutualisation s’applique ici à l’ensemble des communes du territoire, à savoir les 25 communes adhérentes à la CCKB au 1er janvier 2015 ainsi qu’à la commune de Kerpert dans le cadre d’un RPI avec les communes de St-Connan et de St-Gilles-Pligeaux. La CCKB refacturera ainsi annuellement à l’ensemble de ces communes les frais liés aux TAP en fonction du nombre d’enfants domiciliés dans la commune et scolarisés sur le territoire du Kreiz Breizh.
Finalement, ce dispositif représentera un coût de l’ordre de 200 000 € dont un tiers environ sera assumé par l’Etat. La part la plus importante devra, donc, être acquittée par les budgets communaux et ce dans un contexte particulièrement difficile caractérisé par la baisse de leurs dotations. Cette difficulté est encore plus marquée dans les zones rurales, comme la CCKB, où la dépense inclut le remboursement des frais de déplacement qui n’ont pas lieu d’être en ville.
En dépit de cette conjoncture négative, les élus du territoire ont décidé la gratuité des activités pour les élèves, aucune contribution n’étant sollicitée auprès des parents.
La participation des élèves aux TAP n’est pas une obligation et repose sur une inscription volontaire qui engage cependant l’enfant à suivre les activités proposées de façon assidue et à respecter les mêmes règles de vie au sein des ateliers TAP que celles appliquées en classe.
L’intérêt et l’originalité de notre dispositif TAP communautaire résident ainsi dans :
- la mise en commun de l’ensemble des forces vives du territoire avec un vivier riche et diversifié de plus de quarante intervenants,
- la possibilité de découvrir, pour les enfants des classes maternelles comme élémentaires, une nouvelle activité, après chaque période de vacances scolaires, grâce à la rotation des intervenants dans les écoles publiques sur l’ensemble du territoire,
- l’égalité de traitement entre toutes ces écoles, ce qui n’aurait pas forcément été le cas à travers différents dispositifs communaux.
Des contenus pédagogiques créatifs et stimulants :
L’objectif national de la réforme des rythmes scolaires à l’école primaire consiste à mieux répartir les heures d’enseignement sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les enseignements aux moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande. Au-delà du respect des rythmes biologiques des enfants, intégrant les temps de repos nécessaires à chacun, cette réforme vise à améliorer les apprentissages et à assurer un meilleur équilibre des temps de l’enfant.
Elle doit permettre une meilleure continuité entre temps scolaire et périscolaire et favoriser la mise en place d’activités à caractère sportif, culturel, artistique, etc… ; l’ensemble de ces loisirs éducatifs devant contribuer à l’apprentissage de la vie sociale et à l’épanouissement des enfants.
Elle a également pour objectif de contribuer à lutter contre les inégalités en permettant aux enfants les plus éloignés des activités sportives, culturelles ou artistiques d’y accéder plus facilement.
Les TAP et la CCKB :
Sur le Kreiz Breizh, les temps d’activités périscolaires consistent ainsi à proposer aux enfants des ateliers d’initiation (à la différence des apprentissages avec évaluation), tout en s’adaptant au rythme des enfants, dans un cadre ludique et récréatif, dans le but de :
leur faire découvrir différents univers (écouter, toucher, goûter, sentir, essayer, s’approprier l’inconnu et positionner leur sensibilité), d’ouvrir leurs possibles et étendre leurs repères….
stimuler leur confiance et leur estime de soi, leur curiosité, leur créativité, leur capacité d’autonomie et d’expression, leur persévérance, leur dépassement de soi…..
faciliter leur intégration à la société, développer leur rapport à l’autre et à leur environnement social, culturel, historique, patrimonial, naturel, ….
favoriser leur capacité d’entraide et de coopération, valoriser le travail d’équipe à travers la réalisation d’actions ou d’œuvres collectives (sportives, artisanales, artistiques, mise en situation de mini-concerts ou mini-spectacles, création commune d’une histoire et de son illustration…)
Durant l’année scolaire 2014/2015, parmi les 937 enfants scolarisés dans les 17 écoles publiques du territoire du Kreiz Breizh, près de 97% se sont inscrits aux temps d’activités périscolaires et ont bénéficié d’animations dispensées par plus de 40 intervenants venant d’horizons différents. Cette proportion particulièrement élevée démontre le bien-fondé de l’approche développée sur ce territoire.
Une bonne partie des animateurs proviennent du milieu associatif local, notamment via :
l’Ecole de Musique, de Danse et de Théâtre du Kreiz Breizh avec de multiples initiations (chorale d’éveil, sensibilisation à la musique traditionnelle, alto-cordes, cuivres, trompette, trombone, tuba, saxophone, flûtes, percussions, danse…)
les Offices des Sports de Rostrenen, de Maël-Carhaix, de St-Nicolas-du-Pélem et Gouarec avec des activités multisport (éveil corporel, jeux de motricité et d’équilibre, jeux collectifs de balles, tennis, badminton, athlétisme, gymnastique, sarbacane, tir à l’arc, jeux traditionnels bretons, gouren, judo, lutte…) mais aussi l’Association pour l’Animation du Pays Plinn de Trémargat (activités sportives), l’Association Dyre du Corong de Glomel (yoga et gym d’éveil sur fonds de contes et de musique), l’Union sportive de Plouguernével (football et jeux de ballons),
ou encore Ty Film de Mellionnec (conception de flip book, écriture d’histoire et mise en images avec caméra et appareil photo), la Maison du Patrimoine de Locarn (jeux de découverte et activités créatives autour du Moyen-âge mais aussi des oiseaux, création de jouets buissonniers, atelier « du mouton à la laine », etc…), l’Association Oasis de Kergrist-Moëlou (agro-écologie, biodiversité, optimisation des ressources naturelles, culture sur butte, mare et compost), Familles Rurales de Rostrenen (jeux et jouets de la ludothèque).
D’autres animations sont également proposées par des artisans, artistes et autres passionnés locaux : Escrime, Magie, Cirque, Mimes et Clown, Couture, Lutherie, Art floral, Arts plastiques (dessin, peinture, info graphisme…), Modelage des matières (argile, plastiroc, pâte à sel…), Art du design (maquette d’objets multifonction insolites, design textile et culinaire), Art botanique (jardin de plantes comestibles, semis, plantation, bouturage, marcottage, réalisation d’herbier, jeux de reconnaissance visuel, olfactive, gustative, fabrication de tisanes et salades) et beaucoup d’autres loisirs en tout genre (origami, construction de maquette de château fort, de jeu de l’oie, de fresques à thème, d’objets divers en carton, mais aussi des expériences sensorielles, bordées d’histoires, de musique et de chansons).
Toutes ces animations doivent s’ajuster à l’âge des enfants. Certaines activités sont uniquement dédiées aux enfants de plus de 6 ans (ex : Escrime, Magie, Couture…), alors que d’autres activités se déclinent et s’adaptent aussi bien pour les élémentaires que pour les maternels. Dans ce dernier cas, les activités se veulent plus flexibles et polyvalentes en intégrant des temps libres et de détente plus larges.
Afin de respecter au mieux le rythme et la concentration des plus jeunes, certaines communes ont aussi expérimenté, pour les moins de 6 ans, la séance d’1h30 découpée en 2 fois ¾ d’heure en alternant deux activités différentes (dès lors qu’il existe deux animateurs et deux groupes d’enfants concernés du même âge).
Pour l’année scolaire 2015/2016, afin d’adapter toujours au mieux les ateliers aux plus petits (petites et moyennes sections), le comité de suivi des TAP privilégie le maintien des intervenants au minimum trois mois voire à l’année, considérant que la stabilité et le lien affectif avec les animateurs prévaut sur la diversité des activités et la rotation des intervenants à chaque cycle.
Pour la prochaine rentrée scolaire, de nouveaux ateliers seront proposés sur le Kreiz Breizh : initiation à la danse contemporaine, à la danse hip hop et au théâtre (via l’EMDTKB) ainsi qu’une initiation aux premiers secours…..
Zoom sur quelques activités TAP:
LA MAGIE AVEC CEDRIC :
Cédric Anjot, magicien et réalisateur de court-métrage, habitant à Rostrenen, met sa dizaine d’années d’expériences en animation, au profit des enfants, à travers une approche ludique :
- Surprendre à travers ses tours, où mise en scène et jeu d’acteur sont indispensables à l’illusion :
« Attention, tous les enfants du groupe, dans un instant, Cédric va vous présenter ses tours de magie ! Jeu de cartes, pièces, élastiques, cuillères, foulards, tous ces objets participent au mystère ! »
- Dévoiler les trucs et astuces, faire appel à la logique mathématique pour comprendre le raisonnement de certains tours, apprendre aux enfants à réaliser leurs propres outils pour le trucage,
« C’est quoi une illusion d’optique ? Tout est dans la perception des choses ! C’est tout un travail sur ce que l’on croit voir et ce que l’on voit réellement… »
- Mettre les enfants en situation, dans le rôle du magicien, de la parole à la posture, et leur faire respecter les codes du magicien :
« Chut ! Ne pas divulguer les trucs appris en atelier ! Ni aux parents ni aux copains ! Un magicien doit savoir garder ses secrets ! »
« Avec un brin de persévérance et d’entraînement, un zest d’habileté et une pointe de comédie, les apprentis magiciens deviendront de vrais illusionnistes !! En jeu, c’est à vous, répétition individuelle et collective ! Tout le monde en place pour le spectacle de nos petits magiciens ! »
L’ESCRIME AVEC JEROME :
Fort de son titre de maître d’armes, doté du brevet d’éducateur sportif et du BAFA, Jérôme Garcia, habitant à Paule, propose aux enfants des ateliers d’initiation à l’escrime.
Comprendre la notion d’opposition, le but du jeu, le statut d’attaquant et de défenseur, savoir mener des attaques et parades-ripostes, comprendre le rôle et la gestuelle de l’arbitre, le programme de Jérôme réclame beaucoup de rigueur mais laisse la part belle aussi au côté joueur.
« On apprend à tenir l’arme, à placer son corps, à se déplacer (la marche, la retraite, la fente), à attaquer, à se défendre, à riposter, à esquiver et à arbitrer le jeu des autres. On joue aussi à « Maître a dit » - on se place en position de garde, fleuret en main ! - faîtes la fente ! - ».
Equipés de masque et de veste, les enfants apprennent à manier le fleuret, tout en se mettant en condition : respect des autres, des règles de sécurité et d’hygiène, concentration, maîtrise de soi, prise d’initiatives, coordination psychomotrice, équilibre statique et dynamique, souplesse, orientation dans l’espace, appréciation des distances, toutes ces notions sont abordées dans l’univers de l’escrime.
« Avant tout combat, on se salue, puis une fois en garde, le duel peut commencer ; une fois fini, on se sert la main ». « On prend soin aussi de laver les masques avec de petites lingettes ! »
LE CIRQUE AVEC MATHIEU :
Mathieu Hennequin, domicilié à Paule, titulaire du brevet d’initiateur aux arts du cirque et du BAFA, accompagne les enfants dans l’univers circassien. A travers des pratiques interdisciplinaires, cet atelier stimule la prise de conscience et le rapport à son corps, à ses émotions, à son imagination et encourage la prise de risque et le dépassement de soi.
Chaque séance se déroule par une mise en activité progressive à travers un échauffement, puis viennent les exercices et l’entraînement autour des différentes disciplines (jeux d’acrobaties, de jonglerie, d’équilibre mais aussi jeux d’acteur et de posture face au public), avant de retrouver le calme à travers des étirements ou jeux de relaxation.
« Roulade et roue, poirier, portées en duo, trio ou en pyramide ! bravo les acrobates ! ».
« On apprend à jongler avec des foulards, des balles, des assiettes chinoises, des anneaux, des massues ! Moi, j’ai essayé le diabolo ! Moi, le bâton du diable ! Moi, je connaissais pas les bolas ! »
« Tenir en équilibre, c’est pas facile mais je vais y arriver et je vais tout essayer ! le Rola-bola, la Slack line, la boule d’équilibre…. ! ».
« Il faut aussi savoir présenter ses progrès en public, on apprend alors différentes démarches et postures à adopter, à s’exprimer devant le public, à faire les saluts individuels ou collectifs ! ».
Avec la contribution de Mathieu, et celles de ses collègues et animatrices TAP, Marie-Justine Salaun et Clothilde Chaudieu, le cirque s’ouvre à un bon nombre d’enfants sur le territoire et se décline en plusieurs propositions adaptées en fonction de l’âge des enfants. Le travail sur l’expression corporelle s’enrichit, avec la spécificité et le style de chaque animateur, passant par les démarches acrobatiques des animaux jusqu’aux mimes en tout genre, sans oublier le jeu et l’émotion du clown.
L’UNIVERS DE LA LYRE AVEC AUDREY ET JULIAN :
Tous les deux luthiers, installés en Kerpert à l’Atelier Skad, ce couple de professionnels passionnés, Audrey Lecorgne et Julian Cuvilliez proposent de découvrir l’univers de la lyre, à travers deux approches : la première, artisanale, ciblée sur la fabrication de vraies lyres (projet itinérant et progressant au fil des passages dans les écoles), la deuxième axée sur l’éveil musical et historique de la lyre, parsemée de contes et légendes.
« Avant que ne soient inventés le livre et l’écriture, c’est à l’oral et avec des lyres que les druides et les bardes enseignaient aux enfants ! A l’époque, les leçons s’apprenaient en chanson ! »
« Reconnaître la lyre parmi d’autres instruments, reconnaître les différentes lyres, écouter Julian à la lyre et l’essayer ! c’est délyrant ! »
« Connaissez-vous la fameuse statuette à la lyre, découverte à Paule ? On va se lancer dans la reconstitution de cette lyre gauloise ! »
Divisés en deux groupes, les enfants alternent les deux ateliers après ¾ d’heure d’activité. Moins nombreux par groupe, tous les enfants ont ainsi le loisir d’essayer plus posément la lyre ou la harpe celtique ou encore de manipuler, en toute sécurité, les outils du luthier.
« C’est quoi le métier de luthier ? ça sert à quoi cet outil ? c’est vrai qu’on va prendre du bois d’érable ? »
« Comprendre la maquette et identifier chaque pièce nécessaire à la fabrication de la lyre, manier le bois et les outils, découper et assembler, tout un défi qui réclame de l’attention et de la précision ! »
Les enfants comme les parents peuvent suivre l’avancée des travaux, l’évolution des lyres en construction sur le site WWW.BREIZH-LYRE-PROJECT.WEEBLY.COM
Une fois terminés, les instruments seront offerts à l’école de musique et de danse du Kreiz Breizh et seront valorisés via une exposition photos de tous les petits luthiers en herbe qui y auront contribué.
Tout parent intéressé par le développement des TAP sur le Kreiz Breizh est invité à solliciter la CCKB pour rejoindre le comité de suivi des TAP, lieu d’échange pour optimiser le fonctionnement des temps d’activités périscolaire sur le territoire.